Éros, Thanatos…et la musique!

L’amour et la mort, dans leurs définitions les plus vastes, sont presque toujours au cœur de la création artistique, de ses questionnements, de ses tentatives de dépassement et de sublimation. La psychanalyse a largement puisé dans les mythologies pour illustrer la complexité de l’âme humaine. Elle nomme la pulsion de vie «Éros» -le dieu grec de l’amour et de la puissance créatrice-, et la pulsion de mort «Thanatos» -personnification de la mort. Ces deux pulsions fondamentales ne peuvent être pensées séparément, elles œuvrent toujours ensemble, sont indissociables.

Les multiples figures d’Éros -l’amour, la vie et la sensualité, la créativité, l’unité dans l’altérité, la pérennité dans la succession, la curiosité, l’accomplissement, la soif de plénitude, l’aspiration du beau et du sens-, les multiples figures de Thanatos -la mort, la passion, la mélancolie l’échec, la perte, la douleur, la séparation, la dissolution, le non-sens- ainsi que leur relation ambiguë, parfois paradoxale, sont bien sûr, très largement représentées dans la Musique.

La tristesse est présente, d’une façon ou d’une autre, dans presque toutes les musiques. Et omniprésente dans les Requiems. Celui de Mozart nous parle du tragique de la finitude. Celui de Fauré nous berce et nous console.

L’angoisse humaine ne saurait se passer de musique. La musique peut être à la fois son exutoire et son soulagement. Les paradoxes humains trouvent là un ailleurs capable d’exprimer l’inexprimable.

Quand Schumann écrit sa Fantaisie, on y entend l’expression de l’amour. Mais c’est bien celle de la passion amoureuse. La passion qui brûle et qui déchire, exacerbée jusqu’à la caricature par les romantiques.

La mélancolie est la face cachée de la passion. La musique, toujours généreuse et accueillante, lui permet d’inventer des couleurs où la noirceur a pris place, qu’il s’agisse de Schubert, de Ravel, de Chopin, de Ligeti, de Villa-Lobos, ou de Billie Holiday. Le jazz, musique très érotique, n’a-t-il pas ses racines dans le blues des esclaves afro-américains, chantant avec ferveur leur désespoir, exploités et persécutés par des maîtres qu’on dirait «thanatiques»? L’extase est érotique, au plan de l’esprit. La dimension orgasmique de la musique permet à l’humain d’unifier son ancrage dans la vie et son besoin de jouissance.

L’humain s’exprime en musique, avec bonheur, mais il ne peut se départir – quelles que soient ses aspirations transcendantales – d’un peu de nostalgie.

Dans les époques de doute et de crise, Éros et Thanatos s’affolent, doivent réajuster leur équilibre instable. La tentation peut apparaître de les confondre, voire de les inverser. La paradoxale pureté de leur danse est à l’opposé des valeurs d’épuration, de mise au pas, d’un ordre issu d’une tabula rasa. Elle est et doit rester un «joyeux bordel» organisé, une musique humaine.

On voit proliférer des faux-prophètes, des Ubus qui fascinent -comme le serpent- et fascisent par la séduction et le mensonge. De nos jours, la pomme croquée est métallisée sur des millions d’ordinateurs. La démultiplication anarchique et mécanisée de la connaissance ne risque-t-elle pas d’invalider toute vérité?

Heureusement, la sagesse hellénique a voulu Éros divin et bien plus important que Thanatos! Et c’est cet Eros, cet élan magnifique vers la plénitude et la beauté, que nous souhaitons célébrer durant cette 14e édition, dans un esprit de résistance, de fête et de solidarité.

Alors, Musiques! Et que la Danse d’Eros nous emporte joyeusement, du 4 au 14 Juin!

Bienvenue aux Athénéennes!
Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud, Valentin Peiry

L’équipe du festival

Direction
Audrey Vigoureux
Marc Perrenoud
Valentin Peiry
Coordination
Audrey Vigoureux
Administration
Alexandra Marinescu
Production
Sara Sauval
Assistante production
Ysée Masurel
Relations presse
Eileen Hofer
eileen [a] lesatheneennes.ch
Community Manager
Selma Dellamula
Assistance community manager
Emma Brenner
Accueil des artistes
Ani Gasparian
Ysée Masurel
Riccardo Garrone
Cercle des ami.e.s
Julia Batinova
Graphisme
Superposition
Photos et motion design
Fédéral Studio
Développeur web
Pierre Schilling
Régisseur général
Laurent Lafosse
Régisseur adjoint
Clément Valade
Technique Son
Jean-Baptiste Bosshard
Assistant logistique
Andrej Repak
Billetterie
Daniel Christov
Assistant.e.s billetterie
Jocelyne Kaufmann
Aurélien Boillat
Bars du Festival
Sebastien Varcher
Xavier Ripolles
Bénévoles
Marion Rougon-Betis
Photographe
Frederic Laverrière
Karin Bauzin
Comité

Eric Benjamin président
Laurence Hernandez secrétaire
Laure Mi-Hyun Croset trésorière

Remerciements

Éric et Donatella Benjamin, Laurence Hernandez, Laure Mi-Hyun Croset, Anne-Marie Schindler, Cynthia et Patrick Odier, Christelle Iskander, Famille Christian de Saussure, Amélie et Rani Jabban, Karim El-Houssami, Sandrine et Mathias Laurent, Mark Saporta, Charles Pictet, Bruno Megevand, Anne Bieler, Alexandra Turrian et Frédéric Zimmermann, Anouk et Ivan Agabekov, Paule Mangeat, Bertrand Reich, Xavier Oberson, Yves Beyeler, Marcus Gentinetta, Eve-Anouk Jebejian, Dominique Berlie, Dominique Rovini, Alia Chaker Mangeat, Garance Zarn, David Schindler, Vincent Colin et toute la super équipe de l’Alhambra, Silvia Fiorini, Rebecca Hababou et toute l’équipe de Chez Jean-Luc, Ygal Sebban, Catherine Haccius, David Lachat, Céline et Bastien Semenzato, Alexis  Trembley, Sophie Barenne, Pierre Fuhrer, Antso Ferré, Sandra Chamertton, Natacha Studhalter, Frédéric Steinbrüchel, Tamara Hussian, Famille Peiry-Klunge, Famille Vigoureux, Famille Perrenoud, David Armada,  Régis Golay, Vincent Schambacher, Emmanuel Delaby, la HEM de Genève…

Et à toutes les personnes qui ont apporté leur soutien et qui ont permis la réalisation de cette magnifique 14e édition : un immense merci !!